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Ça m’a pris ce jour-là, j'écoutais depuis trop longtemps le poste. Des tas de gens formidables qui s'entrecausaient, se congratulaient, qui jacassaient dans le micro pour d'autres gens formidables, comme moi, bien-sûr, je n’allais quand-même pas me laisser faire : j’ai pris mon appareil photo, j'ai mis mes bottes et je suis sorti.

 

Dehors c'est grand, ça secoue, ça se partage. Ça se rumine aussi tout seul, avec la douceur d'une vieille chanson que l'on connaît par coeur mais que l'on n'a pas écoutée depuis si longtemps qu'elle a encore des tas de choses à dire. J'ai traversé la prairie vers les roseaux, jusqu'à l'étang où je savais trouver un pays, un ailleurs, un loin, un autre-part coloré de langues délicieuses auxquelles enfin je ne comprends plus rien.

 

C'est ici un culte pour l'inouï, des floraisons d’insectes rieurs, féroces, volatils. Ils sont la multitude, ils sont le mouvement. A lui seul, leur envol est un hymne. 

 

  

Il faut lire la vie de ces animaux, c'est rupinant au possible. Des danses millénaires, des regards à facettes, des passions éphémères que l'on rencontre, que l'on espère, qui nous observent. On les étonne comme elles nous sidèrent. Ça crépite comme je tremble. C'est bon de n'être pas chez soi.

 

Ici il y a des mers, des planètes, croyez-le bien. Il y a l'air, les feuilles, la brise et il y a des foules. Des prédateurs aussi, mais tu ne les crains pas plus que ces herbes folles qui te griffent les jambes au passage. Partout ça butine, ça copule, ça meurt, ça danse. Et toujours l'évasion : à dix pas, c'est l'envol. Comme des mots perdus ou des idées fugaces, constamment de passage. Attraper ? N'y pensez pas, une image suffira, fût-elle dans la tête.

 

Voici mon album personnel, bonne lecture !

 

 

 

 

 

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